Test Forspoken : Le destin de Frey

Les aventures de Frey au pays d'Athia

Une New-Yorkaise promise à de grandes choses

Sur Forspoken, nous sommes amenés à incarner Alfre 'Frey' Holland, une orpheline vivant à New York qui essaye tant bien que mal de survivre. Désirant échapper à sa vie actuelle, la jeune New-Yorkaise a un plan : partir s'installer et démarrer une nouvelle vie ailleurs. Au moment où nous la rencontrons, son projet est déjà bien avancé, car Frey est parvenue à mettre de côté une certaine somme d'argent. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu : suite à une altercation avec les membres d'un gang, l'appartement de Frey est incendié. Ses économies partent en fumée.


Totalement démunie et seule, Frey trouve, un soir, un bracelet doré des plus mystérieux. Curieuse et interagissant avec, la jeune New-Yorkaise se voit soudainement être téléportée, par le biais d'un portail, dans un autre monde, soit celui d'Athia. Très rapidement après son arrivée, Frey découvre que ledit bracelet, doué de conscience, est désormais attaché à son bras droit, et lui octroie des pouvoirs magiques, en plus d'aptitudes au parkour (bien qu'elle maîtrise déjà un tantinet la disciple, à en juger la scène d'introduction).

En quête de réponses et d'une solution pour retourner à New York, bien que rien ne l'y attende, Frey se rend alors à la capitale, Cipal. Sur le chemin, elle comprend que le monde d'Athia est loin d'être une destination de rêve : tout le pays est rongé par un mal, infectant et transformant les humains ainsi que les animaux. Un mal qu'elle nomme « La Brume ». En outre, Frey apprend qu'Athia était autrefois gouverné par quatre bienfaitrices, appelées « Tanntas », qui sont malheureusement devenues folles suite à l'apparition de ce miasme corrupteur. Néanmoins, la Brume n'affecte pas Frey. Elle représente, alors, un espoir pour les derniers survivants, qui espèrent obtenir de l'aide de sa part. Une quête que Frey accepte, au final, et qui lui permettra de mieux se connaître, mais surtout d'en savoir plus quant à ses origines.


En ce qui concerne la durée de vie de Forspoken, celle-ci nous a semblé relativement correcte : comptez entre 12 à 15 heures de jeu, en ligne droite. Néanmoins, si vous désirez effectuer les diverses quêtes/activités annexes et visiter tous les lieux (monuments, refuges, labyrinthes scellés, etc.), vous passerez facilement plus de 30 heures sur le soft. Et très certainement près du double, pour obtenir le 100%/Platine de Forspoken.

Une écriture en dents de scie

Dans l'ensemble, l'écriture du jeu (dans son sens le plus général) nous a, malheureusement, semblé en dents de scie. Comprenez par là que certains éléments se veulent plus captivants et mieux écrits que d'autres, qui paraissent (trop) génériques. Cela transparaît notamment via les personnages. Nous avons trouvé que Frey, Krav ainsi que les Tanntas profitent d'un beau et vrai travail d'écriture. L'évolution psychologique de la protagoniste est bien amenée et le background narratif des Tanntas est intéressant à découvrir.

D'ailleurs, l'actrice Ella Balinka (Charlie's Angels), incarnant Frey, est tout à fait convaincante et donne beaucoup d'âme à l'héroïne. Tout comme les interprètes des anciennes bienfaitrices d'Athia : Janina Gavankar (Tannta Sila), Pollyanna McIntosh (Tannta Prav), Claudia Black (Tannta Olas) et Kendal Rae (Tannta Cinta). Pour autant, d'autres personnages de l'univers de Forspoken ne profitent pas de cette même qualité d'écriture et sont, pour le coup, un peu plus anecdotiques.


Cela se ressent également dans les dialogues. À ce sujet, remarquons que nous avons parcouru le jeu en VOSTFR. Plusieurs échanges nous ont agréablement surpris et nous ont même fait esquisser quelques sourires. Néanmoins, certaines conversations entre Frey et Krav, et plus précisément lors des moments d'exploration libre du monde d'Athia et durant des combats, sont nettement moins pertinentes, en plus d'être répétées. Notons qu'il existe une option, dans les paramètres du jeu, permettant de baisser la fréquence de ces dialogues en particulier. 

Forspoken offre ainsi une histoire, composée de quelques rebondissements scénaristiques, qui s'avère plutôt sympathique, bien que quelques séquences/dialogues se veulent en deçà du reste et qu'elle soit somme toute assez générique.

Un périple au cœur d'un monde ouvert magique

Des tours et des détours

Proposant un peu plus d'une dizaine de chapitres, articulée autour de quêtes principales, Forspoken nous invite à parcourir différentes régions, à la recherche des Tanntas. Chacune d'entre elles s'est réfugiée dans une zone bien précise : à titre d'exemple, c'est à Praenost que nous rencontrons la Tannta de la Force, Sila, tandis que Prav, celle de la Justice, est à Avaolet. Ces rencontres avec les anciennes bienfaitrices d'Athia mènent à un affrontement final. Or, ces combats ne respectent pas le même schéma. Cependant, nous ne vous en dirons pas plus à ce sujet. Nous avons apprécié ces légers changements, faisant sens, qui sont distillés au cours de l'aventure. Cela a le don d'apporter un peu de nouveauté et de fraîcheur à l'ensemble.

En marge de l'histoire, Forspoken propose également son lot de quêtes/activités annexes, nommées « détours ». Ainsi, il est possible d'accomplir quelques objectifs supplémentaires, bien que ce soit assez anecdotique en réalité. Le plus intéressant est d'explorer les régions d'Athia. Dans chacune d'entre elles, nous retrouvons des refuges, dans lesquels nous pouvons nous reposer, fabriquer des objets, améliorer les équipements de Frey, mais aussi toutes sortes de monuments et lieux, permettant de débloquer des bonus et items.


Par exemple, c'est en terminant un labyrinthe scellé, composé de plusieurs salles infestées de créatures et d'un boss, que nous débloquons une cape pour Frey. Nettoyer une ruine augmente l'une des statistiques de la protagoniste (santé, mana, endurance, etc.). Les sources bienfaitrices, quant à elles, permettent de débloquer un nouveau sort. Vous l'aurez compris, Forspoken nous invite réellement à l'exploration, et donc à effectuer quelques tours et détours, afin d'obtenir divers bonus et équipements. Or, il est indéniable que le tout peut vite lasser. Notons, par ailleurs, qu'il est tout à fait possible de continuer sa partie, et donc de terminer les tâches manquantes, après avoir terminé la campagne du titre de Luminous Productions.

Une magie tout en couleur

Comme dit précédemment, dès son arrivée à Athia, Frey se trouve dotée de pouvoirs magiques. Assez basiques en début d'aventure, ces derniers tendent à se complexifier et à se diversifier au fil de l'aventure. En effet, en vainquant une Tannta, nous débloquons alors ses pouvoirs, affiliés à un élémentaire et une couleur. Mais, nous ne dévoilerons pas de plus amples détails, afin de vous laisser la surprise entière. Ainsi, le gameplay de Forspoken se renouvelle à mesure de notre progression, ce qui est plutôt bien vu et appréciable. D'ailleurs, passer d'une magie à une autre est relativement simple et n'exige que d'appuyer sur une touche (en tout cas, sur PS5).

Évidemment, comme vous vous en doutez déjà, la variété de ces pouvoirs insinue que certains ennemis sont résistants ou bien vulnérables à un type de magie. Ce qui distille un aspect un tantinet stratégique à l'ensemble. D'autant plus que le jeu nous invite à varier nos attaques et mouvements lors d'un combat, afin de gagner un maximum de points d'expérience (ce qui est représenté à l'écran par un système de rang).


Remarquons également que ces sorts peuvent être débloqués ainsi qu'améliorés. Dans le monde d'Athia, nous pouvons, effectivement, trouver des halos lumineux, dispersés aux quatre coins des régions, qui sont en réalité des points pour débloquer de nouveaux sortilèges. En outre, il est possible d'accomplir des défis de sorcellerie, demandant d'effectuer certaines actions (« Tuer 3 ennemis volants », par exemple), afin d'augmenter tel ou tel pouvoir. 

Côté équipements, nous avons accès à des capes, des colliers et des vernis. Ce dernier élément est assez original et bien amené, dans le jeu. Les capes et les colliers peuvent être améliorés, contre certains matériaux à collecter dans le monde d'Athia. Ce qui permet d'augmenter leurs statistiques et donc bénéficier de bonus divers : plus de points en magie violette, en santé, en défense, etc. Les vernis, quant à eux, peuvent être équipés afin de bénéficier de buff pour des sorts.

De bonnes idées et des défauts

La version PS5 de Forspoken propose plusieurs modes graphiques : celui intitulé « priorité à la qualité » assure une fréquence d'image stable et ce en 4K tandis que « priorité à la performance » augmente les FPS mais diminue la résolution. Finalement, le mode graphique « Ray tracing » active ladite technologie pour un meilleur rendu. De notre côté, nous avons essayé ces différentes options et nous avons préféré parcourir l'aventure avec la première. Celle-ci nous a semblé être la plus intéressante en termes de rendu et de stabilité générale.

De façon générale, Forspoken est satisfaisant sur la dernière console de PlayStation. Les gâchettes adaptatives de la DualSense, offrant une certaine résistance en fonction du sort lancé, rendent le tout immersif. Sans oublier également, le retour haptique ainsi que les temps de chargement très courts, qui font toujours leur petit effet. 

La bande originale, composée par Bear McCreary (God of War et God of War Ragnarök) et Garry Schyman (les trois jeux BioShock), est dotée de belles pistes musicales. Mention spéciale pour « Athia's theme » et « Frey's Theme », que nous avons écouté à plusieurs reprises, après avoir terminé le jeu.


Au sujet de la direction artistique du soft, là encore il y a de bonnes idées, mais quelques défauts. En traversant les régions d'Athia, nous ne pouvons nous empêcher de ressentir un certain vide (certes, cela est justifié par l'histoire). Ce qui est accentué par le fait que les environnements sont très vastes, bien que pouvant être parcourus rapidement grâce aux aptitudes de parkour de Frey. Certaines expressions faciales, notamment des personnages secondaires, ne sont pas non plus des plus abouties et réalistes. Autrement, certains paysages sont assez jolis, mais non mémorables, et la diversité des environnements (par région) est plutôt appréciable.

Forspoken propose de nombreuses cinématiques, qui profitent d'une bonne réalisation. Néanmoins, certaines semblent que peu utiles, notamment celles introduisant un ou plusieurs ennemis que nous allons devoir affronter dans les secondes qui suivent. Ce qui a tendance à casser quelque peu le rythme. En revanche, nous avons grandement apprécié les effets de particules liés à la magie de Frey. Cela apporte un vrai cachet au jeu.